Le projet de reportage

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Titre :
Nouvelle-Orléans, la résistance des chefs cajuns

Support :
Revue papier ou sur le net

Résumé :
En 2005, l’ouragan Katrina a dévasté la Nouvelle-Orléans. Huit ans après, la reconstruction de la ville est toujours en cours.
Une ville est d’abord ce qu’en font ses habitants. Ce reportage dressera le portrait d’un petit groupe d’entrepreneurs qui, bien avant l’ouragan, y jouait un rôle majeur, à savoir les chefs cuisiniers cajuns. Cette cuisine créole, largement inspirée de la gastronomie française, est célèbre sur tout le continent américain. A tel point que la Nouvelle-Orléans est aussi réputée pour sa musique que pour ses traditions culinaires. Gardiens de cette cuisine chère aux habitants de la ville, les restaurateurs cajuns sont confrontés à de nombreuses difficultés depuis le passage de l’ouragan : reconstruire des locaux dévastés dont ils n’étaient, le plus souvent, que locataires — ce qui n’est pas sans poser problème puisque les propriétaires, les entrepreneurs immobiliers, voir la municipalité, ont saisi cette « opportunité » pour remettre ces biens sur le marché, les cédant aux plus offrants —, s’approvisionner (la marée noire, en 2010, a été un nouveau coup dur, puisque la cuisine cajun est, pour l’essentiel, préparée avec des fruits de mer), reconstituer leur clientèle…

Certains n’ont jamais pu rouvrir leur restaurant, faute de moyens financiers suffisants ou de locaux. D’autres, découragés par les difficultés, ont mis la clé sous la porte après plusieurs mois de lutte avec la municipalité et leurs fournisseurs. Certaines institutions, au contraire, ont retrouvé leur statut grâce au soutien de mécènes, à la collecte de fonds… Enfin, de nouveaux arrivants ont vu en Katrina l’occasion d’ouvrir leur enseigne dans la ville — il s’agit souvent de restaurants à touristes, mais certains se distinguent du lot. Cette série de portraits permettra au lecteur français de découvrir une culture encore largement méconnue, celle de la minorité cajun – à laquelle nous sommes pourtant liés historiquement –, et de prendre la température de cette ville en profonde mutation. En effet, si les minorités qui ont fait l’identité de la Nouvelle-Orléans jusqu’à présent – cajuns, indiens houmas, afro-américains et musiciens sans le sous – sont chassés hors de la ville par des loyers prohibitifs ou des mesures ouvertement discriminantes, cette cité bouillonnante risque de se transformer en ville-musée, où les traditions ne sont plus que du folklore pour touristes.

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